Dimanche 13 juin

Dimanche 13 juin.

Père Jacques Purpan.

 Un employé de Gamm’Vert ou d’une jardinerie de Voglans serait très à l’aise pour expliquer son travail de pépiniériste assistant à chaque saison à la croissance de ce qu’il plante dans de petits godets. Aujourd’hui, c’est le Christ qui est comme un planteur de semence. Il nous explique en paraboles le Règne de Dieu, annoncé par la Parole. Le prophète Ezéquiel, avec une tige de ramure de cèdre et cet Evangile de Marc utilisent le même procédé littéraire pour expliquer à ceux qui étaient autour d’eux baignant dans la culture agricole et le monde rural, ce qu’est le Royaume à partir de ce qu’ils pouvaient avoir sous leurs yeux.

Le Règne de Dieu, c’est manifestement ce que nous cherchons, ce que nous désirons. Rappelons- nous le Notre Père : « Que ton règne vienne ». Nous le demandons car nous ne le voyions pas encore. Nous y aspirons. Nous l’attendons.

Et c’est significatif que Jésus propose de telles paraboles en comparant le Règne de Dieu avec 2 graines minuscules, quasi invisibles. Ou bien on est aveugle, ou bien nous sommes sourds à la Parole, ou bien on ne croit pas à la puissance de Dieu, qui ne prend pas des moyens explosifs pour nous mettre en chemin vers son Royaume. Nous n’avons pas à nous culpabiliser mais à contempler ce qui se passe comme croyants en Dieu car le Royaume est déjà là lorsque l’homme suit la Parole de Dieu.

En plus, ces graines se développent sans que nous y soyons toujours pour quelque chose. Combien d’entre nous, on pu assister ou participer ou aider à des débuts de projets humanitaires et de solidarité qui se sont développer et peu à peu ont pris de l’importance inattendue au départ ? (cf. le début de congrégations avec l’intuition et l’action de fondateurs, le Nid, Emmaüs, RCF, et même des non-chrétiens, Gandhi, Coluche, la mobilisation après la mort de George Floyd…). L’homme ne sait pas toujours comment ce qui est planté, grandit. Mais, c’est bien là, planté dans notre champ de mission, notre quotidien même le plus ordinaire qui soit, que se passe quelque chose, qui a les couleurs du Royaume. L’action de Dieu est donc dans la croissance, dans la plante généreuse.

Mais nous savons aussi que d’autres mauvaises semences ou graines sont jetées sur notre terre : la mort, la violence, le racisme, les guerres, les injustices et toutes les pauvretés. Nos graines de cactus qui blessent…Elles n’abritent nullement la vie et les oiseaux du ciel, mais au contraire tendent à étouffer les semences de paix, de partage, de justice sociale, de fraternité. Et là, nous ne pouvons rester les bras croisés. Nous avons à intervenir, à couper l’ivraie qui s’est mêlée aux bonnes semences. Apprenons à discerner ce qui grandit.

Nous ne sommes pas des Don Quichotte à l’assaut de chimères, parce que nous avons pour nous aider, à être disciples du Xt, sa Parole et ce qu’il a institué : l’Eglise. La mission de l’Eglise est d’être elle-même au service de l’annonce du Royaume. Elle ne le fait pas toujours de manière éclairée, on le constate trop souvent. Mais nous sommes malgré tout dans une Eglise confessante et priante. Elle demande patience et Espérance. Elle nous demande d’être des vigies comme celles qui ont vu la pierre roulée, un matin de Pâques.

Pour nous y encourager, redisons l’acte de foi de St Paul : « Oui, nous avons confiance » !

18 juin 2021, mis à jour le 9 juillet 2021