« Fratelli Tutti » : Tous frères !
C’est le jour de la fête de Saint François d’Assise que le Pape François a signé cette encyclique intitulée « Fratelli tutti », expression tirée d’un écrit du Saint.
Dans ce texte exigeant, il affirme que les hommes du monde entier ne constituent qu’une seule famille : la famille humaine et qu’en conséquence les personnes, les groupes, les responsables ont mission de promouvoir l’amitié sociale qui vise l’intégration de tous et notamment des pauvres, des opprimés, des migrants… Chacun, en lisant cette encyclique y trouvera des analyses qui le dérangeront peut-être mais qui, dans un même élan, susciteront ou stimuleront un engagement solidaire et fraternel auquel tout homme, est appelé.
Il met sous les yeux de chacun les lieux où il risque de manquer à la fraternité. Tout le monde peut faire son examen de conscience : chaque personne, les entreprises, les familles, les médias, les organisations de la société civile, les États, les instances internationales… Il ne s’agit pas de « langue de bois ». En effet, nous sommes dérangés quand nous lisons l’analyse sans concessions à laquelle le pape se livre dans le premier chapitre intitulé « Les ombres d’un monde fermé ». La pandémie actuelle nous rappelle « que personne ne se sauve tout seul, qu’il n’est possible de se sauver qu’ensemble » .
Il ne nous reste plus alors qu’à emprunter les chemins d’espoir que le pape nous propose dans les chapitres suivants, pour bâtir une société humaine et fraternelle. « Cela semble une utopie naïve, mais nous ne pouvons pas renoncer à cet objectif très noble. »
On trouve dans cette encyclique, au fil des chapitres, des pistes très concrètes d’action, mais aussi matière à réflexion sur des thèmes tels que la dignité de l’homme, la culture et l’identité, le sens du pardon, l’oubli et la mémoire, l’apport des religions dans la construction de la fraternité : « À la faveur de notre expérience de foi et de la sagesse accumulée au cours des siècles, en apprenant aussi de nos nombreuses faiblesses et chutes, nous savons, nous croyants des religions différentes, que rendre Dieu présent est un bien pour nos sociétés. Chercher Dieu d’un cœur sincère, à condition de ne pas l’utiliser à nos intérêts idéologiques ou d’ordre pratique, nous aide à nous reconnaître comme des compagnons de route, vraiment frères. »
MT Giraud